Page:Tagore - L’Offrande lyrique.djvu/26

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La lumière, ô mon bien-aimé, brésille l’or sur les nuées ; elle éparpille à profusion les pierreries.

Une jubilation s’étend de feuille en feuille, ô mon amour ! une aise sans mesure. Le fleuve du ciel a noyé ses rives ; tout le flot de joie est dehors.


Certainement ces deux pièces se répondent. Je dis qu’il est naturel de les rapprocher — mais non ; elles sont bien chacune à sa place ; la première pleine d’angoisse encore parmi les poèmes de l’âme inquiète, attentive et passionnée, de l’âme qui cherche encore Dieu comme en deçà de l’apparence, qui, donc, n’a pas atteint la communion parfaite — la seconde : chant triomphant de l’âme exultante et débordée par Dieu.



Quel est donc le secret de cette joie frémissante qui ruisselle et scintille comme l’eau, qui luit et chauffe comme le jour ? Quelle est cette vérité qui tout à la fois nourrit l’âme et l’enivre ? Est-ce le fruit de la philosophie des brahmanes ? Est-ce le culte de Vischnou ? Non : c’est l’amour de cette philosophie, c’est l’amour de cette religion,