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LXIII
Voyageur, dois-tu déjà partir ?
La nuit est tranquille et les ténèbres défaillent sur la forêt.
Les lampes sont brillantes sur notre balcon, les fleurs sont fraîches et les jeunes yeux s’éveillent à peine.
Le temps de ton départ est-il déjà venu ?
Voyageur, dois-tu déjà partir ?
Nous n’avons pas entouré tes pieds de nos bras suppliants.
Les portes sont ouvertes ; ton cheval tout sellé t’attend à la grille.
Nous n’avons tenté de te retenir qu’avec nos chansons.
Nos regards seuls ont cherché à retarder ton départ.
Voyageur, nous sommes impuissants à te garder ; nous n’avons que nos larmes.