Page:Tagore - Le Jardinier d’amour, 1920.djvu/121

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

Pareil aux Étoiles qui tournent en cercle aspirant à un but jamais atteint.

Ainsi, sur la plage déserte, le fou aux boucles fauves de poussière, errait cherchant la pierre philosophale.

Un jour, un gamin du village s’approcha et lui dit : « Comment as-tu trouvé cette chaîne d’or qui te ceint la taille ? »

Le fou tressaillit ; la chaîne autrefois en fer s’était changée en or ! Il ne rêvait pas, mais comment cette transformation s’était-elle faite ?

Sauvagement il se frappa le front : où, mais où avait-il, sans le savoir, réalisé son rêve ?

Il avait pris l’habitude d’éprouver les pierres qu’il ramassait en les frappant contre sa chaîne, et de les rejeter ensuite machinalement, sans regarder si quelque changement s’était produit ; c’était ainsi que le pauvre fou avait trouvé et perdu la pierre philosophale.