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LXVII


Malgré le soir qui s’avance à pas lents et qui fait taire toutes les chansons ;

Malgré le départ de tes compagnes et ta fatigue ;

Malgré la peur qui court dans les ténèbres ; malgré le ciel voilé ;

Oiseau, ô mon oiseau écoute-moi ; ne ferme pas tes ailes.

L’obscurité qui t’environne n’est pas celle des feuilles de la forêt ; c’est la mer qui se gonfle comme un immense serpent noir.

Les fleurs du jasmin ne dansent pas devant toi ; c’est l’écume des vagues qui étincelle.

Ah ! où est la rive verte et ensoleillée ? où est ton nid ?