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XI


Viens comme tu es ; ne t’attarde pas à ta toilette. Si la tresse de tes cheveux s’est défaite, si ta raie n’est pas droite, si les rubans de ton corset ne sont pas attachés, qu’importe ? Viens comme tu es ; ne t’attarde pas à ta toilette.

Viens d’un pas rapide sur l’herbe.

Si la rosée fait glisser la courroie de ton pied, si les anneaux de clochettes s’entr’ouvrent sur tes chevilles, si les perles de ton collier s’égrènent, qu’importe ?

Viens, d’un pas rapide sur l’herbe.

Vois-tu les nuages qui enveloppent le ciel ? Au loin des bandes de grues s’envolent de la rive, et, par moments, de furieuses rafales se précipitent sur la lande.

Le bétail inquiet regagne les étables.