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XLIV


Pardonnez, mon révérend à deux pécheurs. Aujourd’hui les vents du printemps soufflent en tourbillons, balayant la poussière et les feuilles mortes, et avec elles vos leçons.

Ne dites pas, mon père, que la vie est vanité.

Car, pour un jour, nous avons fait trêve avec la mort et, pour quelques heures parfumées, nous sommes tous deux devenus immortels.

Si même l’armée du roi venait et furieusement se jetait sur nous, nous nous contenterions de secouer tristement la tête et de dire : « Frères, vous nous dérangez. Si vous voulez jouer à ces jeux bruyants, allez plus loin faire cliqueter vos armes. C’est seulement pour quelques instants