Page:Taillasson - Observations sur quelques grands peintres, 1807.djvu/134

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

Autant dans les tempêtes il a bien employé des lignes tourmentées, des formes orageuses, pour rendre le désordre des élémens, autant dans les jours sereins il en a su choisir qui peignent le charme et l’enchantement de la nature. Quoique ses tableaux de tempête soient ce qu’il a fait de plus sublime, il en a peint aussi d’admirables représentant des temps calmes en différentes heures du jour : c’est un bras de mer, dont les ondes azurées se balancent et brillent dans un paysage délicieux ; ce sont des mers tranquilles sillonnées par des vaisseaux poussés par un vent léger ; ce sont de paisibles rivages, sur lesquels des pêcheurs fortunés, au milieu de leurs douces occupations, semblent chanter leurs amours et leur liberté.

Il a peint les vues imposantes des Alpes et des Apennins, les brillantes cascades et les sites pittoresques de Frascati et de Tivoli, qu’il a rendus avec tout l’enthousiasme de la jeunesse du génie. Tantôt peignant la fraîcheur et la douce clarté du matin, il présente le soleil s’élançant du sein d’une mer immobile, tantôt il le peint s’y plongeant environné d’or, de pourpre et de feux, et paroissant embraser à la fois la terre, les cieux et les