Page:Taillasson - Observations sur quelques grands peintres, 1807.djvu/232

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ces pittoresques asiles. Sa manière de peindre ces espèces d’intérieurs, est encore une des choses qui le caractérisent.

Si l’on cherchoit les principes de l’ignoble, on les trouveroit dans ses figures ; elles sont courtes, leurs gestes sont bas, leurs têtes sont trop grosses ; dans leurs visages hâlés, dominent toujours des nez rouges, gros par le bout, étroits dans le haut : elles ont de petits yeux écarlates, enfoncés et bien près l’un de l’autre, de grandes bouches de travers, bien loin du nez, et dont la lèvre inférieure avance plus que la supérieure, et qui conduit à un menton qui vient encore plus en avant, et qui mène à un cou où l’on rencontre plusieurs mentons encore, chemin charmant, conduisant vers d’autres appas, qu’il est bien permis de se dispenser de décrire.

Les figures principales de Van Ostade sont toujours les plus laides. On seroit tenté de croire que parmi les humains qu’il peignoit, la laideur étoit en grande considération, et l’on seroit autorisé à imaginer, que si quelque divinité jalouse eût voulu exciter parmi eux une sanglante guerre, et jeter au milieu de leur assemblée une pomme de discorde, elle auroit écrit dessus : à la plus laide. Si