Page:Taillasson - Observations sur quelques grands peintres, 1807.djvu/267

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coup de goût ; sa manière de peindre est très-soignée, très-spirituelle ; il a une touche ferme et légère qui rend la nature sans affectation : ses ouvrages sont toujours agréables ; et une sorte de noblesse et d’amabilité s’y montrent partout. Le paysage n’est pas ce qu’il y a de mieux dans ses tableaux ; souvent aussi il n’y est guère qu’accessoire ; ses ciels, ses lointains sont un peu cotonneux ; cela peut tenir cependant à l’imitation de la nature d’un climat, où les brouillards fréquens donnent une sorte d’indécision aux objets éloignés. La façon dont il a peint les arbres, laisse à désirer pour la forme et pour la couleur : ses figures, et principalement ses chevaux, sont, avec raison, plus estimés ; ils ont une physionomie toute particulière ; cela vient de l’espèce de chevaux qu’il représente, et de la manière avec laquelle il les a peints : terminés avec un soin extrême, ils ont beaucoup de vérité ; ce sont des coursiers aimables, d’une forme gracieuse et noble, contribuant, avec joie, aux plaisirs d’une classe d’hommes, dont ils semblent partager les inclinations. Les ouvrages de Wouvermans (les batailles exceptées) inspirent des idées douces et tranquilles. Il peint, non pas le