Page:Taillasson - Observations sur quelques grands peintres, 1807.djvu/332

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gue, par les médisances et les tracasseries de l’École du Vouet, il demanda à aller à Rome, sous prétexte d’y mettre ordre à ses affaires domestiques, et il y resta toujours. Il a peint beaucoup de tableaux de chevalet : il ne faisoit jamais de prix pour le payement de ses ouvrages ; il écrivoit derrière la somme qu’il en vouloit. Les tableaux de Rome qu’il regardoit comme les plus beaux, étoient la Transfiguration de Raphaël, la Descente de Croix de Daniel de Volterre, et le Saint Jérôme du Dominiquin.

Sur la fin de sa vie, le Poussin n’a guère fait que des paysages : il avoit épousé la sœur du Gaspre, et n’a laissé ni élèves, ni enfans. Il mourut paralytique en 1665, âgé de soixante-onze ans. Ses biens ne passoient pas soixante mille livres. Felibien, qui l’avoit connu à Rome, a écrit sa vie avec la plus grand soin ; il y décrit presque tous ses tableaux.

Entr’autres vers qu’on fit à sa mort, deux de Bellori sont restés.

Parce piis lacrimis : vivit Pussinus in urna,
Vivere qui dederat, nescius ipse mori :
Hic tamen ipse silet ; si vis audire loquentem,
Mirum est, in tabulis vivit et eloquitur.