Page:Taillasson - Observations sur quelques grands peintres, 1807.djvu/63

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des portraits ; ceux qu’il a faits seroient peut-être plus estimés que ceux de Van Dyck même, s’ils avoient le degré de grâce, de vie et de chaleur qui caractérise ce dernier : envisageant une tête comme un corps de relief, l’ouvrage de Champagne sera peut-être plus exactement juste que celui du célèbre élève de Rubens ; mais en la considérant comme un corps où vit une âme, comme une enveloppe, à travers laquelle perce une partie de ce qu’elle contient ; Champagne est bien au-dessous de Van Dyck : aussi, les portraits de ce dernier sont-ils payés beaucoup plus que ceux de Champagne, qui, cependant, en a fait de très-beaux, très-estimés, et dont le prix dans les ventes, s’élève souvent assez haut.

Un de ses meilleurs tableaux est Moïse, tenant les tables de la loi, faisant autrefois partie de la collection du duc de Prâlin. Celui qui est conservé au Musée Napoléon, et connu sous le nom des Religieuses, est un de ses ouvrages qui approchent le plus de la perfection. Champagne a fait quantité d’ouvrages à Paris ; on en distingue particulièrement plusieurs : on doit placer dans ce nombre son Christ couché, et sa Vierge, enrichissant autrefois une chapelle de l’église Sainte Oppor-