Page:Taillasson - Observations sur quelques grands peintres, 1807.djvu/72

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la variété et l’abondance qu’exigeoit un travail de ce genre ; les contours de ses figures y sont chargés exprès, pour faire plus d’effet à une certaine distance, mais ils ne s’écartent jamais des lois immuables de l’anatomie ; là, il a souvent prouvé que ces deux grandes divisions de la peinture, dont nous venons de parler, pouvoient quelquefois se trouver réunies ; et cette magnifique Galerie sera toujours regardée comme une des plus rares productions des efforts des beaux-arts.

Le tableau du Christ, sur les genoux de sa Mère, apporté à Paris depuis la révolution, placé maintenant au Musée Napoléon, doit être regardé comme un des plus beaux du Carrache ; il fait surtout bien connoître le véritable caractère de son talent ; on y voit sa manière large de sentir et de rendre la nature, on y est frappé de la grandeur imposante de son dessin. Il a peint aussi des paysages très-estimés, et il a donné, à tous les objets qu’il y a représentés, des formes fières et nobles, comme il l’a fait à ses figures d’hommes. Dans sa jeunesse, il aima passionnément les ouvrages du Corrège ; il l’a étudié beaucoup, il y chercha les principes du clair-obscur et du coloris, il y chercha tout ce qui peut conduire au