Page:Taine - Carnets de voyage, 1897.djvu/138

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salaires haussent. Qu’il y ait beaucoup de riches et il y aura moins de pauvres. — Mais, dès qu’il y a des riches et en grand nombre, leurs femmes veulent des robes de soie et se disputent les plus belles, ce qui produit des Croix-Rousse.

Heinrich, qui est professeur à Lyon, dit que depuis vingt ans, la haine des classes diminue, que des Sociétés de secours mutuels se sont fondées, qu’à la campagne il s’est établi des manufactures patriarcales comme à Mulhouse, que les maux s’atténuent, etc…

Selon lui, il n’y a ici qu’une petite population noble, exclusive, insignifiante, qui ne voit personne et passe l’été dans son château du Beaujolais. — Beaucoup de grosses fortunes commerciales — tel grand-père ou arrière-grand-père était canut ; à présent, ces fortunes rapides sont plus rares. — La société est en général assez fermée ; il y a de petits groupes, où l’on est admis difficilement ; mais, une fois admis, on est intime. — Réceptions officielles chez les hauts fonctionnaires. — Deux cent cinquante personnes aux cours de la Faculté en hiver, quarante en été : ce sont les bourgeois, les magis-