Page:Taine - Carnets de voyage, 1897.djvu/21

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dant que le mari est à l’ouvrage : « Eh bien, ma bonne femme, vous voulez donc la destruction de notre sainte religion et la ruine de notre Saint père le Pape ? — Oh, monsieur le Doyen ! — Alors, pourquoi votez-vous pour un tel ? — Dame, c’est que le maire nous a donné un billet. — C’est un mauvais billet. — Ah bien, si c’est cela, le voilà, Monsieur le Doyen, le voilà ; donnez-nous-en vite un autre. Je ne veux pas la destruction de notre sainte religion, et j’obligerai bien mon mari à voter avec votre bon billet. » — Et le mari vote !

Les paysans des environs, les ouvriers sont dociles, sensés, travaillent d’une façon suivie, ne sont pas difficiles à mener. Tout autres sont les Picards qui, mécontents d’un maître, peuvent fort bien lui donner un coup de couteau. — Ceux-ci sont Flamands de fond, se moquent fort des Flamands. Ils veulent être Franchais à toute force. — Aptitude à l’association ; sociétés volontaires pour la musique, l’arbalète, l’arc, etc. Patience pour apprendre toutes ces choses. Grossièreté native ; ils boivent ; les femmes se donnent sans honte ni difficulté.