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DE RENNES À REDON


Pays charmant, coupé à chaque instant par la Vilaine ; petites collines vertes qui ondulent parmi des creux verts, joli désordre plein de fantaisie et d’imagination. L’eau coulante et froide a des tons noirâtres étranges et une sorte de clapotement incertain. Les prairies, toujours rafraîchies par la brume et la pluie, s’encadrent entre des haies plantées de chênes. La pluie et les gouttes de la brume ont ruisselé incessamment sur les têtes vertes. Verdure sur verdure, et dans cette uniformité de la fraîche vie demi-riante et demi-triste, un pêle-mêle amusant, une variété originale de formes par les cassures du terrain et les découpures des enclos. Ces