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VISITE À AIGUES-MORTES
Nous sommes partis à six heures du matin. Une heure et demie de voiture sur la grande plaine plate qui va de Lunel à Aigues-Mortes. C’est une ancienne alluvion de la rivière, endiguée au XVIe siècle : il y a parfois cinq mètres de terre végétale. Tout est vignes, les ceps sont gros comme le poignet et donnent souvent chacun jusqu’à dix litres de vin ; malgré l’exportation, il est si bon marché que, l’an dernier, cent litres valaient cinq francs. Peu de pauvres ; la terre est très divisée, et les récents débouchés ont mis chacun à son aise.
Point de paysage étrange ou notable. Une plaine immense, tachée çà et là d’un groupe de