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LYON


J’ai passé toute la journée à flâner dans Lyon et à respirer l’air un peu froid, humide et doux. Quel contraste avec Marseille !

Visiblement, surtout quand il s’agit de plusieurs générations et d’habitudes qui deviennent héréditaires, toute la structure et le degré de réaction de la machine humaine doivent être transformés. En Provence, sur la côte, le soleil ardent qui vous grille comme une haleine de feu, la lourde chaleur étouffante pleine d’électricité qui vous pèse sur la poitrine, le mistral aigre, ou le vent vif de la mer qui irrite les nerfs, fait rentrer la peau, blesse les yeux ; le roc nu, sec et la plaine bleue miroitante, belle