Page:Taine - Carnets de voyage, 1897.djvu/355

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de porter toute la journée une vieille robe, un vieux bonnet et de paraître ainsi aux études et au réfectoire. Jamais de prison, de privation de douceurs ; très bonne nourriture.

Elles jouent, en récréation, avec une verve et un entrain complets, à la balle, à la course, en criant, en vraies folles et en enfants ; on y tient, on donne de mauvais points à celles qui ne jouent pas.

Chaque enfant a sa religieuse préférée, son amie intime. On lui dit tout, on l’embrasse, on vient lui conter de petits secrets ; elle est tout à fait maternelle. N’ayant pas d’autre objet dans la vie, ni l’ambition, ni le bien-être, ni la vanité, ni les enfants, ni le mariage, les religieuses reportent tout leur cœur de ce côté-là. — Les jeunes filles viennent les revoir plus tard, ce sont des amies qu’on n’oublie plus.

Six cents francs par an. — Il y a cinquante élèves, trente-deux sœurs converses et autres, place pour deux cent cinquante élèves. L’institution est renouvelée depuis deux ans par des dames venues des Oiseaux ; chaque année, il y a sept ou huit élèves de plus à la rentrée. — Il est évident que des institutions laïques ne