très belle et très ancienne œuvre, exécutée, dit-on, par des artistes italiens, commencée en 1496, finie en 1553 (ces dates sont dans les moulures). Les figures sont grandes comme nature. — À droite, le Christ au tombeau ; le caractère du Moyen âge subsiste encore presque en entier. L’ogive, les arceaux réunis en gerbe, les dentelures, les figurines grotesques, un diable, un Triboulet dans les encadrements, indiquent assez la date. La Renaissance commence à peine ; le beau est encore presque inconnu. Figures réelles, prises sur le vif, l’artiste est encore servile ; mais comme il a observé la nature et qu’il sait bien ! — À gauche, l’Ensevelissement de la Vierge. Elle est admirable de piété, de calme ; les mains sont croisées si doucement ; la mort ne l’a pas encore raidie, on sent que ses mains pendent à demi. Elle est dans un linceul blanc, que deux personnages soutiennent par les deux bouts ; même idée là-bas, pour le Christ ; les autres hommes et femmes, debout ou penchés, peuvent faire groupe autour de ce centre. Encore un peu textuel, minutieux et raide ; les corps semblent trop
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