Page:Taine - Carnets de voyage, 1897.djvu/68

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passementé, est une sorte de cuirasse. Le manteau indique le cavalier qui fait des traites à cheval ; de même le chapeau à plumes et à larges bords. Quelques-uns ont un chapeau de haute forme à bords étroits, mais empanaché d’aigrettes superposées et rayées d’or. Ce costume à couleurs vives opposées donne à l’instant l’idée de la gaillardise brutale et de la parade habituelle ; les femmes, engoncées d’énormes robes et de manches cylindriques, ont la même tête bornée. Pour danser, elles doivent sauter par force des reins et des jarrets ; elles sont maniées de même. Absolument les contemporains de Brantôme : c’est un bastringue de gens énergiques, bas et sensuels.

Contraste très sensible et instructif dans Mytens (1636-1688) : Fête donnée à Marie de Gonzague qui va rejoindre son nouveau mari, le roi de Pologne. C’est charmant de finesse et de simplicité ; on voit déjà la dignité et la décence des cérémonies, avec le calme de la vie hollandaise. Quel simple et noble costume ! C’est l’aurore de Louis XIV.