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somme, la France produit maintenant les légumes à la culture desquels elle est propre. Pour les esprits élevés, le remède est de ne pas tomber dans la vie bourgeoise, de vivre seul comme Wœpke[1], en bouddhiste.




Beaux quais, l’eau est toujours belle. Un moulin énorme avec différents étages et canaux d’eau courante, encadrés de verdure vivante. Une large écluse réunissant les eaux au centre de la rivière. — Les maisons rouges luisent d’une belle couleur franche ou sombre au soleil couchant. — En face est un vieil hôpital avec d’étranges fenêtres borgnes, mais vaste et grandiose ; le haut mur bruni, mal percé, surplombe avec un air menaçant comme au moyen âge.

Derrière, monte un grand dôme, celui de Saint-Nicolas qui, à la nuit tombée, prenait une apparence tragique.

En amont s’allonge un solide pont de pierre,

  1. Voir dans les Nouveaux Essais de critique et d’histoire la notice sur Franz Wœpke, p.317.