Page:Taine - Le Positivisme anglais, 1864.djvu/109

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sont nombreuses, plus la science est avancée. Moins une science exige de suppositions et de données, plus elle est parfaite. Cette réduction est son état final. L’astronomie, l’acoustique, l’optique, lui offrent son modèle. Nous connaîtrons la nature quand nous aurons déduit ses millions de faits de deux ou trois lois.

J’ose dire que la théorie que vous venez d’entendre est parfaite. J’en ai omis plusieurs traits, mais vous en avez assez vu pour reconnaître que nulle part l’induction n’a été expliquée d’une façon si complète et si précise, avec une telle abondance de distinctions fines et justes, avec des applications si étendues et si exactes, avec une telle connaissance des pratiques effectives et des découvertes acquises, avec une plus entière exclusion des principes à priori et des suppositions métaphysiques, dans un esprit plus conforme aux procédés rigoureux de l’expérience moderne. Vous me demandiez tout à l’heure ce que nous avons fait en philosophie ; je réponds : la théorie de l’induction. Mill est le der-