Page:Taine - Le Positivisme anglais, 1864.djvu/50

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et aux facultés correspondantes. Voilà les éléments qui composent sa nature. Ce sont des faits liés l’un à l’autre comme une maille à une maille. Nous en apercevons quelques-unes, et nous savons qu’au delà de notre science présente et de notre expérience future, le filet étend à l’infini ses fils entrecroisés et multipliés. L’essence ou nature d’un être est la somme indéfinie de ses propriétés. « Nulle définition, dit Mill, n’exprime cette nature tout entière, et toute proposition exprime quelque partie de cette nature[1]. » Quittez donc la vaine espérance de démêler sous les propriétés quelque étre primitif et mystérieux, source et abrégé du reste ; laissez

  1. The definition, they say, unfolds the nature of the thing : but no definition can unfold its whole nature ; and every proposition in which any quality whatever is predicated of the thing, unfolds some part of its nature. The true state of the case we take to be this. All definitions are of names, and of names only ; but, in some definitions, it is clearly apparent, that nothing is intended except to explain the meaning of the word ; while in others, besides explaining the meaning of the word, it is intended to be implied that there exists a thing, corresponding to the word.