Page:Taine - Le Positivisme anglais, 1864.djvu/75

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cas, dans quelles sortes de cas, nous pouvons nous fier à l’expérience. L’expérience doit être consultée pour apprendre d’elle dans quelles circonstances les arguments qu’on tire d’elle sont solides. Nous n’avons point une seconde pierre de touche d’après laquelle nous puissions vérifier l’expérience ; nous faisons de l’expérience la pierre de touche de l’expérience. » Il n’y a qu’elle et elle est partout.

Considérons donc comment sans autre secours que le sien nous pouvons former des propositions générales, particulièrement les plus nombreuses et les plus importantes de toutes, celles qui joignent deux événements successifs en disant que le premier est la cause du second.

Il y a là un grand mot, celui de cause. Pesez-le. Il porte dans son sein toute une philosophie. De l’idée que vous y attachez, dépend toute votre idée de la nature. Renouveler la notion de cause, c’est transformer la pensée humaine ; et vous allez voir comment Mill, avec