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LE RÉGIME MODERNE


et futur, ensemble et détails, et ils s’y soumettront par serment. « Ils s’engageront[1] à l’exacte observation des statuts et règlements de l’Université. Ils promettront obéissance au Grand Maître dans tout ce qu’il leur commandera pour le service de l’empereur et pour le bien de l’enseignement. Ils s’engageront à ne quitter le corps enseignant et leurs fonctions qu’après en avoir obtenu l’agrément du Grand Maître. Ils ne pourront accepter aucune fonction publique ou particulière et salariée sans la permission authentique du Grand Maître. Ils sont tenus d’avertir le Grand Maître et ses officiers de tout ce qui viendrait à leur connaissance de contraire à la doctrine et aux principes du corps enseignant dans les établissements d’instruction publique. » Et quantité d’autres obligations, indéfinies ou précises[2], dont la sanction n’est pas seulement morale, mais encore légale, toutes aliénations notables et durables de la personne, qui souffre plus ou moins profondément de les avoir consenties et dont la résignation forcée doit être entretenue par la crainte du châtiment. « On aura soin[3] d’établir partout une discipline sévère : les professeurs eux-mêmes seront soumis dans certains cas à la peine des arrêts ; ils n’en souffriront pas plus dans leur considération que les colonels contre les-

  1. Décret du 20 mars 1808, articles 40 à 46.
  2. Par exemple, arrêté du 31 mars 1812 sur les congés. — Cf, le règlement du 8 avril 1810, pour l’École de la Maternité, titres IX, X et XI.) Dans ce cas restreint et spécial, on voit très bien ce que Napoléon entendait par « la police » d’une École.
  3. Pelet de la Lozère.