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CHAPITRE II

I. — Conception rétrograde de l’État. — Analogie de cette idée et de l’idée antique. — Différence du monde antique et du monde moderne. — Changement dans les circonstances. — II. Changement dans les âmes. — La conscience et ses origines chrétiennes. — L’honneur et ses origines féodales. — L’individu refuse aujourd’hui de s’aliéner tout entier. — Ses motifs. — Motifs de surcroît dans la démocratie moderne. — Caractère de l’élection et qualité du mandataire. — III. Origine et nature de l’État moderne. — Ses fonctions, ses droits, ses limites. — IV. Il est tenté d’empiéter. — Précédents et raisons qu’il allègue. — V. L’intérêt commun direct. — Il consiste en l’absence de contrainte. — Deux raisons en faveur de la liberté. — Caractère individuel de l’homme en général. — Complication acquise de l’homme moderne. — VI. L’intérêt commun indirect. — Il consiste dans l’emploi le plus économique et le plus productif des forces spontanées. — Différence entre le travail volontaire et le travail imposé. — Les sources spontanées de l’action humaine. À quelle condition elles coulent, travaillent et produisent. — Motifs pour les laisser aux mains de leurs propriétaires. — Étendue du domaine privé. — Les particuliers peuvent l’étendre à volonté. — Le domaine de l’État est la portion à laquelle ils renoncent. — Fonctions obligatoires de l’État. — Fonctions facultatives de l’État. — VII. La fabrication des outils sociaux. — Application du même principe. — Comment se forment en tout genre les travailleurs utiles. — La condition nécessaire et suffisante est le respect des sources spontanées. — Obligation pour l’État de les respecter. — Elles tarissent quand il les accapare. — Fin du patriotisme. — Fin des autres volontés généreuses. — Appauvrissement de toutes les facultés productives. — Effet destructeur du système jacobin. — VIII. Comparaison de ce despotisme et des autres. — Philippe II et