qu’ils lui fournissent, sans désemparer, d’arrache-pied, il opère.
D’abord, épuration de toutes les autorités locales. Elles doivent toujours se souvenir « qu’il n’est rien d’exagéré pour la cause du peuple ; celui qui n’est pas pénétré de ce principe, celui qui ne l’a pas mis en pratique, ne peut rester au poste avancé[1] » ; en conséquence, à la société populaire, au département, au district, à la municipalité, tous les hommes douteux sont exclus, cassés, incarcérés ; si quelques faibles sont maintenus provisoirement et par grâce, on les tance rudement, et on leur enseigne leur devoir d’un ton de maître : « Ils tâcheront, par un patriotisme plus attentif et plus énergique, de réparer le mal qu’ils ont fait en ne faisant pas tout le bien qu’ils pouvaient faire. » — Quelquefois, par un changement à vue, le personnel administratif tout entier, emporté d’un coup de pied, fait place à un personnel non moins complet que le même coup de pied fait sortir de terre. Considérant que « tout languit » dans le Vaucluse, « et qu’un affreux modérantisme paralyse les mesures les plus révolutionnaires », Maignet, d’un seul arrêté[2], nomme les administrateurs et
- ↑ Archives nationales, AF, II, 88. Discours de Rousselin, 9 frimaire. — Ib., F7, 4421. Discours et arrêtés de Rousselin, 25 brumaire. — Cf. Albert Babeau, Histoire de Troyes pendant la Révolution, tome II, missions de Garnier, de Rousselin et de Bô.
- ↑ Archives nationales, AF, II, 145 (Arrêté de Maignet, Avignon, 13 floréal an II, et proclamation du 14 floréal). — Ib., AF, II, 111, Grenoble, 8 prairial an II, Arrêté analogue d’Albitte et La Porte pour renouveler toutes les autorités de Grenoble. — Ib.,