Page:Tallemant des Réaux - Les historiettes, tome 1.djvu/117

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dis, fille du comte de Cramail : « Madame ma mie, lui dit-elle, que ne faites-vous l’amour avec M. l’évêque de Maillezais, votre beau-frère ? — Jésus ! mademoiselle, que me dites-vous ? lui répondit madame de Sourdis. — Ce que je vous dis ? reprit-elle ; il n’est pas bon de laisser sortir l’argent de la famille ; votre belle-mère en usoit ainsi avec son beau-frère, qui étoit tout de même évêque de Maillezais. » Le comte de Cramail disoit du marquis de Sourdis : « Il peut bien faire sa fortune, car sa femme ne la lui fera jamais. » Elle n’étoit pas belle.

Madame de La Noue, sœur de la maréchale de Thémines, et une de ses parentes, eurent quelques paroles en présence de mademoiselle Du Tillet. « Je pense, disoit cette parente, que nous ne nous devons rien l’une à l’autre. — Madame ma mie[1], lui dit mademoiselle Du Tillet, en vérité ce n’est pas autrement bille pareille. Madame de La Noue est belle et jeune, et vous n’êtes ni l’une ni l’autre. »

  1. Elle disoit madame ma mie à la Reine même. (T.)