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donné, mais moins que l’abbé de Villiers. Mortemart fut près de cinq ans amoureux de sa femme comme il l’étoit avant que de l’épouser. C’étoit une fille de la Reine qu’il prit par amour[1]. Après il s’enflamma d’une femme-de-chambre de la Reine, qui est aujourd’hui madame de Niert. Une autre, nommée Villeflin, lui succéda : elle chantoit ; et ensuite est venue madame de Sacy. Il y a douze ans que cela dure. Il lui rend tous les soins imaginables.




M. DE GUISE, FILS DU BALAFRÉ[2].


Quand M. de Guise eut le gouvernement de Provence, après la mort du Grand Prieur, bâtard de Henri II, il trouva à Marseille une fille dont il devint amoureux. C’étoit la fille de cette belle Châteauneuf de Rieux, qui avoit été aimée par Charles IX[3], qu’Henri III avoit eu quelque envie d’épouser, et qui, après n’avoir pas voulu épouser le prince de Transylvanie (car

  1. Diane de Grandseigne, duchesse de Mortemart. Elle mourut à Poitiers en 1666.
  2. Charles de Lorraine, duc de Guise, né le 20 août 1571, mort en 1640.
  3. Le comte de Tonnerre avoit fait peindre la belle de Châteauneuf sur un trône, et lui humilié devant elle qui lui mettoit le pied sur la gorge. (T.)

    Cette belle Châteauneuf ne seroit-elle pas la maîtresse de Charles IX dont Dreux du Radier a vainement cherché le nom ? (Voyez les Anecdotes des Reines et Régentes, Paris, 1808, tom. 5, pag. 30.)