livres qu’il lui avoit gagnées. Il y avoit dix mille livres en écus d’or. Quand tout fut compté, il voulut donner quelque chose à Corbinelli, et il lui donna le plus petit sac, sans songer que c’étoit l’or. Corbinelli, sur-le-champ, n’y fait pas non plus de réflexion ; mais, arrivé chez lui, il fut surpris en voyant ces écus d’or. Il retourne auprès de M. de Guise, et lui dit qu’il s’est trompé. M. de Guise lui répondit : « Je voudrois qu’il y en eût davantage ; il ne sera pas dit que le duc de Guise vous a ôté ce que la fortune vous avoit donné[1]. »
LE CHEVALIER DE GUISE, FRÈRE DU PRÉCÉDENT.
On dit que le chevalier de Guise allant un jour voir une dame à qui il demanda s’il ne l’incommodoit point : « Non dit-elle, monsieur, je m’entretenois avec mon individu. » Voilà un étrange style ! Peu de temps après, il se leva, et croyant que c’étoit quelque homme d’affaires avec qui elle s’entretenoit : « Madame, lui dit-il, je ne veux pas vous interrompre, vous pourrez,
- ↑ Variante du manuscrit : « Les gens de notre maison ne se repentent jamais de leurs libéralités. »