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LA FRANC-MAÇONNERIE

pondre, tandis que d’autres plus instruits étaient au même signe accueillis d’un sourire au milieu du carnage[1]… »

Il faut abréger… Mais toute la Révolution, ou presque toute la Révolution, et, dans la Révolution, presque toute journée révolutionnaire, s’explique ainsi par une permanente conjuration des Loges, où rien n’est aussi complètement absent que la spontanéité, et où les deux moyens de machination, selon les prescriptions exactes de Weishaupt, ne ces-

  1. «… J’ai vu même un abbé que ce signe maçonnique sauva des brigands à l’Hôtel de ville. Il est vrai que sa science maçonnique lui eût été inutile sans son déguisement ; car les brigands auxquels il avait échappé le recherchèrent quand on leur dit que c’était un abbé ! Il est vrai encore que le signe maçonnique eût été fort inutile aux « Frères » reconnus pour ce qu’on appelait des « Aristocrates » ; mais les abbés et les aristocrates maçons ne pouvaient que mieux y reconnaître combien ils avaient été dupes de la fraternité des arrière-secrets… » (Barruel, Mémoires, t. V, chap. xii.)

    «… Quelques-uns de ces brigands habituellement soudoyés pour l’insurrection du jour se retiraient chez eux sur les dix et onze heures du soir ; j’entendis leurs adieux ; ils se les faisaient hautement en ces termes : « Ça n’a pas mal été aujourd’hui ; adieu donc ; mais nous comptons sur toi demain. — Oui, demain ; à quelle heure ? — À l’ouverture de l’Assemblée. — Chez qui l’ordre ? — Mais, chez Mirabeau, Chapelier, ou Barnave, à l’ordinaire… » Jusques à ce moment, j’avais douté de l’audience que ces législateurs donnaient chaque jour aux brigands… » (Barruel, Ibid.)