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que je luy ay apprins à faire[1] et six fiolles tenans une once chacune pour secourir les pauvres malades qui en auront besoing, et veux que si Launac ou les siens cessent de bailler chacune année auxdicts Augustins dix livres de ma dicte eau bonne et fidelle, comme je l’ay accoustume la faire, le seigneur de Puy-Paulin puisse pourvoir d’un autre qui fasse bien ladicte charge, si ce n’est qu’il laisse par maladie ou autre légitime empeschement, et en ce cas il fournira l’année suivante dix livres de ladicte eau, outre l’ordinaire, et s’il ne le fait, ladicte mestayrie sera baillée à celluy qui accomplira la charge, et s’il advient qu’il ne se trouve plus homme qui fasse la dicte eau comme doit estre, je veux que la mestairie soit aux Augustins de Bourdeaux jusques à ce qu’il se présente homme qui baille caution de faire ladicte eau et la vendre fidellement, comme dict est, et pendant que ladicte eau sera vendue au relligieux, que les Augustins nommeront pour la départir, j’entends que ledict relligieux n’en exigera aucun prix d’argent ou salaire. Vray est que si le mallade n’envoye fiolle pour mettre ladicte eau, le relligieux luy en prestera une des six qu’il aura reçeu, en luy laissant pour gage double prix que couste la fiolle, car autrement les pauvres malades ne seroient secourus selon mon intention.

Je veux et entends que tout ce qui me pourra estre deub après mon décès soit employé aux pauvres d’Ayre et réparation de l’église de l’évesché.

Je nomme exécuteurs de mon testament ladicte dame de Riberac, ma sœur, damoiselle Renée de Jousseratz, François Barbier, mon vicaire, et Anthoine de La Forestie, abbé de Mizerey.

Fr. de Foix alloue une somme de 500 livres à chacun de

  1. Scévole de Sainte-Marthe (p. 499 de la traduction de Guil. Colletet), usant de la figure de rhétorique nommée apostrophe, dit à ce sujet : « Mais surtout je ne sçaurois assez louer ce salutaire elixir, c’est ainsi que tu appelles ce merveilleux antidote, que tu trouvas avec une peine et une assiduité merveilleuse ; et ce qui rend encore ton intention plus utile et plus considérable, c’est ie soin que tu as pris de la communiquer à la postérité. Car prévoyant bien que les hommes pour curieux qu’ils soient des beaux secrets de la nature, négligeroient enfin la composition et l’usage de celui-cy pour sa grande despense, tu voulus obliger le public jusques au poinct qu’après luy avoir donné un si rare secret, tu le luy voulus conserver encore par une notable somme d’argent que tu destinas à cet effect, et que tu ordonnas de prendre tous les ans sur ton bien. » Rappelons ici que Dom Denis de Sainte-Marthe a inséré dans le Gallia Christiana un long fragment du Livre iv des Elogia, relatif à Fr. de Foix, disant : « Sed satius est ejus elogium a gentili meo Scævola Sammarthano elucubratum referre, quam in novo scribendo tempus terere. »