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que le bon aloy de la lune estoit demeuré, dict à l’orphevre qu’il poisat ; et après l’avoir contenté, le renvoya sans lui descouvrir le secret. C’est ce seigneur qui disoit, à Bourdeaux, avoir trouvé la pierre philosophale. Mais il est bien vray qu’il composa une eau très excellente qu’on appelle encore l’eau de Candalle. Le secret de laquelle il mit es mains du gardien des Augustins de Bourdeaux, par succession. Mais, oultre cela, il estoit si expert arquebusier, qu’un jour qu’un de ses pages estant dans la garene de de Bascheyele, à Medoc, monté sur un chesne grandement hault, pour avoir un nid de pie, e la mere s’estant mise sur la teste du page, l’eveque, qui estoit à la fenestre, qui regardoit sur ladite garene, cria au page qu’il ne bougea pas, e prenant une arquebuse à roues (car en ce temps-là on ne parloit point encore ni de fusils, ni de charabines), tua la pie sur la teste du page[1]. »

  1. Un peu plus loin (p. 237), Jean de Gaufreteau raconte, sous l’année 1582, que « les jurats de Bourdeaux et M. François de Candale eurent du mal meslé ensemble, et procedoit de ce que lediet [Monsieur] François se voutoit approprier la place de Puy-Paulin… » Je reproduis cet éloge (p. 212, sous l’année 1578) d’un érudit que je me suis contenté de nommer, à propos du Pimandre de Fr. de Foix : En cette année, un certain personnage, nommé Saint-Marc, grandement sçavant, et lequel estant sorti de l’ordre et société des jesuistes, s’estoit mis à la suite de M. de Sainct-Luc, gouverneur de Brouage, se faict, en cette année, signaler, faisant le cours en philosophie, avec des termes parfaictement délicats, dans le collége de Guienne, souls la principauté d’Elie Vinet, touts les plus doctes te venoyent escouter ; les jesuistes mesmes, je dis des principaux, estoyent fréquents en son auditoire. On le tenoit pour un aultre Aristote ; au moins le savoit-il tout sur le doigt. Il se vantoit que si les livres de ce grand philosophe et de Platon estoyent perdus, il les remettroit. » Sur Jean Puget de Saint-Marc on peut voir tout le chapitre xii (p. 321-345) de l’Histoire du collége de Guyenne, où M. Gaullieur a parlé avec enthousiasme « de cet homme si justement célèbre en son temps, si complément oublié aujourd’hui.