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VIII

MINISTÈRE
des
AFFAIRES ÉTRANGÈRES

CABINET

Mon cher collègue, on nous prépare pour vendredi 19 une grosse bataille, la plus grosse qu’on pourra ; encore sur Taïti. C’est absurde[1], mais cela est. Je vous demande en grâce d’être à la Chambre vendredi. Je suis désolé de vous déranger ; mais je ne puis dispenser mes amis de leur part du fardeau. J’en porte tout ce que je puis en porter[2].

Tout à vous,

Guizot.

Mardi 16 avril 1844.

IX

MINISTÈRE
des
AFFAIRES ÉTRANGÈRES

CABINET

Mon cher ami, vous avez écrit à Madame de Meulan[3] un billet bien affectueux pour moi, et je vous en remercie. J’espère que j’aurai bientôt le plaisir de voir mes amis particuliers. Mais on me prescrit surtout le repos, au milieu du régime des eaux de Vichy que je prends. Je m’en trouve déjà très bien. Par malheur, il n’y a point de repos, pour moi, sans solitude. Dès que je romprai ma solitude, vous le saurez des premiers. Mille amitiés bien sincères.

Guizot.

Passy, 6 mai 1845.

  1. Jamais l’épithète n’a été si justement appliquée et, à la distance de près d’un demi-siècle, nous avons peine à comprendre comment une aussi misérable affaire a pu autant passionner les esprits et égarer les jugements.
  2. Noble et énergique image qui fait penser à l’athlète antique luttant avec un héroïsme supérieur à ses forces.
  3. C’était la belle-sœur de Guizot et la sœur du général comte Théodore de Meulan.