Page:Tanner - James, Memoires de John Tanner, vol 1, 1830.djvu/105

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Le froid augmentant tous les jours, nous transportâmes notre cabane dans les bois pour avoir plus facilement les moyens de nous chauffer ; là, nous eûmes, mon frère et moi, d’excessifs efforts à faire pour éviter la famine ; nous allions chasser jusqu’à deux et trois journées de notre toit, et souvent nous ne rapportions que peu de chose. Dans un de nos sentiers de chasse, nous avions un camp construit de branches de cèdre, au milieu duquel nous avions si souvent fait du feu que toute l’enceinte, desséchée, s’enflamma enfin pendant notre sommeil. Les rameaux de cèdre pétillaient avec une sorte d’explosion comme de la poudre ; nous sortîmes à peu près sains et saufs de cet incendie.

Dans notre retour, à une grande distance de la cabane, nous eûmes à passer une rivière si rapide, qu’elle ne gelait jamais entièrement ; le temps était si froid, que les arbres craquaient sous le poids de la gelée ; nous tentâmes cependant le passage, moi le premier, lui ensuite ; mais, en tâchant de glisser sur la glace, il se