Page:Tanner - James, Memoires de John Tanner, vol 1, 1830.djvu/122

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Après trois mois de séjour, le gibier devenant rare, nous commençâmes à souffrir tous de la faim. Le chef de notre bande, nommé le Petit Assinneboin, nous proposa de changer de campement, et fixa le jour de notre départ ; mais, en l’attendant, notre détresse devint extrême. La veille du jour convenu, ma mère parla beaucoup de tous nos malheurs, de toutes nos pertes et de la misère excessive qui pesait sur nous. A l’heure accoutumée, j’allai me coucher comme les plus jeunes membres de la famille ; mais je fus bientôt réveillé par les prières et les chants de la vieille femme, qui continua ses dévotions à haute voix pendant une grande partie de la nuit.

Le lendemain matin, de très bonne heure, elle nous réveilla pour mettre nos mocassins et nous tenir prêts au départ ; puis elle appela Wa-me-gon-a-biew auprès d’elle pour lui dire à demi-voix : « Mon fils, la nuit dernière, j’ai adressé des prières et des chants au Grand Es»prit ; pendant mon sommeil, il m’est apparu sous la forme d’un homme, et m’a dit :