Page:Tanner - James, Memoires de John Tanner, vol 1, 1830.djvu/160

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invitèrent, Wa-me-gon-a-biew et moi, à partager leur repas. Ils ne nous servirent que le plus mauvais morceau d’une cuisse, et nous achetâmes d’eux un peu de viande grasse, en échange de nos ornemens d’argent. La patience de la vieille Net-no-kwa était épuisée, et elle nous défendit à tous de rien acheter d’eux. Pendant tout le temps que nous passâmes près de cette cabane, nous souffrîmes presque toutes les extrémités de la faim.

Un matin, Net-no-kwa se leva de très bonne heure, prit sa hache, et sortit. Le soir, elle ne revint pas. Le lendemain, à une heure fort avancée, comme nous étions tous couchés dans la cabane, elle rentra, secoua Wa-me-gon-a-biew par l’épaule, et lui dit : « Levez-vous, mon fils, vous êtes un agile coureur ; montrez-nous avec quelle rapidité vous pouvez aller chercher les vivres que le Grand Esprit m’a donnés la nuit dernière. Je l’ai prié, et j’ai chanté presque toute la nuit ; ce matin, comme je venais de m’endormir, il m’est apparu, et m’a