Page:Tanner - James, Memoires de John Tanner, vol 1, 1830.djvu/163

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Esprit, elle employait quelquefois des artifices de ce genre.

Nos privations nous forcèrent à un déplacement ; après avoir achevé notre quartier d’ours, nous nous mîmes en route pour la rivière Rouge, espérant y rencontrer des Indiens ou trouver du gibier sur notre passage. J’avais appris à prendre des lapins ; quand nous fûmes arrivés à notre premier camp, j’allai tendre plusieurs piéges dans la direction que nous devions suivre le lendemain. Après le souper, qui était ordinairement notre seul repas, quand nous avions peu de provisions, il ne nous resta plus qu’une petite quantité d’huile d’ours fortement gelée, dans une chaudière recouverte d’une peau. Ces provisions firent partie de la charge confiée à mon traîneau (51), et je partis en avant pour visiter mes piéges ; j’y trouvai un lapin, et, voulant faire à ma mère une surprise plaisante, je le cachai tout vivant dans la chaudière.

Le soir, à l’heure du campement, j’épiai