Page:Tanner - James, Memoires de John Tanner, vol 1, 1830.djvu/171

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contrariés et de ses autres malheurs, chercha des consolations dans les liqueurs spiritueuses. En un seul jour elle échangea cent vingt peaux de castors, beaucoup de cuirs de bisons et d’autres objets pour du rhum. Elle avait pour coutume, lorsqu’elle s’enivrait, d’enivrer, autant que ses moyens le lui permettaient, tous les Indiens du voisinage. De toutes nos richesses gagnées par tant de sueurs et de courses longues et pénibles, il ne nous resta qu’une couverture, trois petits barils de rhum, et les misérables vêtemens que nous portions. Je ne pus, ni dans cette circonstance ni dans aucune autre, voir le gaspillage de nos pelleteries et de nos autres biens, avec l’indifférence que les Indiens semblent toujours éprouver en pareille circonstance.

Nous partîmes ensuite avec Bit-te-gish-sho et quelques autres Indiens pour le lac des Bois. Ils nous aidèrent à construire un canot et à passer le portage. Le froid nous surprit au lac des Bois, et Net-no-kwa résolut d’y rester, quoique la plupart de nos compagnons s’en allassent. Il se