Page:Tanner - James, Memoires de John Tanner, vol 1, 1830.djvu/177

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quand il se mettait en train, mais la plupart du temps il était assez paresseux pour mieux aimer souffrir toutes les extrémités de la faim qu’aller chercher du gibier, ou même poursuivre celui qu’on avait découvert. Nous eûmes alors un intervalle d’abondance, mais la famine revint bientôt. Il nous arrivait souvent de n’avoir rien à manger pendant deux ou trois jours (53) ; ensuite un ou deux lapins ou bien un oiseau tué nous permettaient de traîner notre souffrance quelques jours de plus. Nous faisions tous nos efforts pour exciter Waw-be-be-nais-sa à se donner un peu plus de peine, parce que nous savions qu’il manquait rarement le gibier rencontré ; mais il nous répondait d’ordinaire : « Je suis trop pauvre et trop malade. »

Wa-me-gon-a-biew et moi, pensant que des excursions plus éloignées que nos courses habituelles pourraient amener des rencontres plus heureuses, nous sortîmes un matin de très bonne heure et marchâmes rapidement toute la journée ; aux approches de la nuit, nous tuâmes