Page:Tanner - James, Memoires de John Tanner, vol 1, 1830.djvu/189

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Ka-kaik (le petit épervier), Meh-ke-nauk (la tortue) et Pa-ke-kun-ne-ga-bo (celui qui se tient dans la fumée) ; ce dernier surtout était, à l’époque dont je parle, un chasseur très distingué. Quelque temps après, il eut, par accident, l’épaule fracassée d’un coup de fusil ; cette blessure empirant de jour en jour, il supplia beaucoup d’Indiens, et tous les blancs qu’il put rencontrer, de lui couper le bras ou de l’aider à s’amputer lui-même ; mais tous refusèrent.

Laissé seul un jour dans sa cabane, il prit deux couteaux, dont il avait aiguisé l’un en forme de scie, et de sa main droite il se coupa le bras gauche qu’il lança aussitôt le plus loin possible ; bientôt après il s’endormit, et ses amis le trouvèrent dans cet état. Il avait perdu beaucoup de sang ; en peu de temps, il se rétablit, et, malgré la perte d’un bras, ce fut encore un grand chasseur. Depuis cet accident on l’appela d’ordinaire Rosh-kin-ne-kait (le manchot).

Nous vécûmes quelque temps avec les Indiens, toujours dans l’abondance, quoique