Page:Tanner - James, Memoires de John Tanner, vol 1, 1830.djvu/203

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d’état de chasser ; dans une débauche d’ivrognerie, il s’était si cruellement brûlé, qu’il ne pouvait pas même se tenir debout. Peu de jours après, je retournai, avec Waw-be-be-nais-sa, à la chasse des élans ; il s’en trouvait plusieurs dans la prairie, et protégés par une petite inégalité de terrain, nous parvînmes, en nous traînant, à nous en approcher à peu de distance. Il y avait un mâle grand et gras que je voulais tirer ; mais Waw-be-be-nais-sa me dit : « Non, mon frère, vous pourriez le manquer ; comme c’est le meilleur du troupeau, je vais le tuer, et vous tâcherez d’en frapper un autre. » J’en choisis donc un qui était couché ; nous fîmes feu ensemble, mais il manqua son coup, et moi j’avais visé juste. Le troupeau se dispersa ; je me mis à sa poursuite sans achever mon élan, et sans même le regarder.

Je continuai ma chasse toute la journée, et je tuai encore deux élans ; car ils étaient si fatigués, que l’on pouvait facilement les approcher. Comme la nuit arrivait, je regagnai notre