Page:Tanner - James, Memoires de John Tanner, vol 1, 1830.djvu/206

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restait sous la garde de Skwah-shish (c’était le nom de la petite fille Bahwetig) et de Ke-zhiko-we-ninne.

En revenant très tard dans la nuit, après une longue et malheureuse chasse, je trouvai les enfans frissonnant et criant auprès des cendres de notre cabane, incendiée par leur négligence. Tout était consumé ; mes ornemens d’argent, un de mes fusils, plusieurs couvertures et beaucoup de vêtemens étaient perdus ; il ne nous restait qu’un sac à médecine (55) et un petit baril de rhum, que je lançai au loin, exaspéré de voir que le seul objet épargné nous était inutile et même nuisible. J’ôtai ensuite à la petite fille sa couverture et l’envoyai passer la nuit dans la neige, lui disant que, puisque sa négligence nous avait privés d’abri, il était juste qu’elle souffrît du froid plus que les autres ; le petit garçon coucha près de moi sur les cendres chaudes.

Le lendemain matin, de très bonne heure, je repartis pour la chasse ; et comme je savais quelle serait la colère de la vieille femme en ap-