Page:Tanner - James, Memoires de John Tanner, vol 1, 1830.djvu/228

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Je rencontrai, dans ce pays, un blanc qui s’occupa beaucoup de moi, et voulut me persuader de le suivre en Angleterre (58), mais je craignis qu’il ne m’y abandonnât, et qu’il ne me devînt impossible de rejoindre mes amis des États-Unis, s’il en existait encore ; j’étais aussi fort attaché à ma vie de chasseur, soit comme nécessité, soit comme amusement : je refusai donc ses offres. Au nombre des Indiens qui se réunirent au printemps près du comptoir, était notre vieux compagnon et ami Pe-shau-ba ; tout le produit des chasses de l’hiver et des derniers jours, toute la récolte du sucre, tout ce que possédaient les Indiens se changea, comme à l’ordinaire, en whiskey. Quand il n’en resta plus, la vieille Net-no-kwa alla prendre, derrière la plaque du foyer du comptoir, un baril de dix gallons qu’elle y avait caché l’année précédente.

Cette longue débauche, accompagnée de querelles et de désordre, fut suivie de la faim et de la misère ; quelques Indiens, pour écarter la famine qui commençait à se faire vivement sentir,