Page:Tanner - James, Memoires de John Tanner, vol 1, 1830.djvu/255

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couchée devant le feu, mais tous ses ornemens avaient disparu. Nous courûmes à notre petite chaudière, elle n’y était plus. L’Ojibbeway que nous avions laissé devant le feu était parti, et diverses circonstances nous portèrent à le soupçonner du vol. J’appris bientôt qu’il avait dit que je lui avais donné à boire. Le lendemain matin, j’allai dans sa cabane lui demander ma chaudière, il dit à sa femme de me l’apporter. L’auteur du vol étant ainsi trouvé, mon frère vint se faire rendre les ornemens enlevés. Cet Ojibbeway était un homme à très grandes prétentions et voulait se faire reconnaître pour chef ; mais cette malheureuse tentative lui fit beaucoup de tort dans l’esprit du peuple ; on s’en entretint longtemps, et il ne fut plus nommé qu’avec mépris. La vieille Net-no-kwa commença enfin à se réveiller de son ivresse prolongée. Elle me fit approcher et me demanda si j’avais reçu les présens ordinaires du traiteur. D’abord elle refusa de croire que j’eusse laissé consommer tout le contenu du baril sans rien réserver pour elle ;