Page:Tanner - James, Memoires de John Tanner, vol 1, 1830.djvu/296

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kwa-bun-o-kwa assise à ma place. Comme je m’arrêtais sur la porte, hésitant à entrer, elle baissa la tête ; mais Net-no-kwa, d’un ton rude qui ne lui était pas familier à mon égard, me dit : « Allez-vous tourner le dos à notre cabane et déshonorer cette jeune femme qui, sous tous les rapports, vaut mieux que vous ? Tout ce qui s’est passé a été de votre choix et non du sien ou du mien. Vous avez jusqu’à ce jour couru après elle dans le village, allez-vous la repousser comme si elle s’était jetée sur votre chemin ?... » Les reproches de Net-no-kwa ne me paraissaient pas tout à fait injustes ; l’inclination parlait aussi. J’entrai et je m’assis auprès de Mis-kwa-bun-o-kwa ; nous devînmes de la sorte mari et femme.

Pendant mon voyage à la rivière Rouge, la vieille Net-no-kwa, sans s’inquiéter de mon consentement, avait fait son marché avec les parens de la jeune femme et l’avait amenée dans notre cabane, pensant bien qu’il ne serait pas difficile de me faire approuver sa conduite.