Page:Tanner - James, Memoires de John Tanner, vol 1, 1830.djvu/313

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fils, et il portait un jébi qu’il voulait laisser sur un champ de bataille ; cette résolution donnait une nouvelle force à son désir d’atteindre les ennemis.

Un renfort de vingt hommes ne tarda pas à nous rejoindre, sous la conduite de Ta-bush-shah (le chicaneur). C’était un Ojibbeway d’un esprit inquiet et ambitieux, ne pouvant supporter qu’un autre que lui dirigeât une expédition contre les Sioux. Il passait pour craindre, par dessus toute chose, de voir ses actions d’éclat éclipsées par les prouesses d’un peuple aussi méprisé que les Muskegoes. Cependant il ne parut nullement opposé à notre entreprise, et il dit qu’il venait apporter aide à ses frères les Muskegoes. A-gus-ko-gaut ne pouvait pas ignorer les sentimens et les procédés de Ta-bush-shah ; toutefois il le reçut avec les plus grandes apparences de plaisir et de cordialité.

Après plusieurs jours de marche, comme nous traversions de vastes prairies, notre soif devint telle, qu’il fallut violer quelques unes des