Page:Tanner - James, Memoires de John Tanner, vol 1, 1830.djvu/323

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nous rencontrâmes auprès du comptoir quelques membres d’une famille de Crees, qui, à une époque fort reculée, avait eu des querelles avec les ancêtres de Wa-me-gon-a-biew. Ils faisaient partie d’une bande considérable tout à fait étrangère à nous, et trop nombreuse pour qu’une lutte pût être égale. Nous fûmes instruits de leur projet de tuer Wa-me-gon-a-biew, et comme nous ne pouvions éviter d’être plus ou moins à leur discrétion, nous crûmes devoir nous concilier leur bonne volonté ou, au moins, acheter leur tolérance par un présent.

Nous avions deux barils de whiskey, nous les donnâmes à la bande, et un particulièrement au chef de la famille qui avait menacé Wa-megon-a-biew. Quand on se mit à les vider, un Indien, avec toutes les apparences d’une grande cordialité, invita mon frère à boire et voulut boire avec lui. Bientôt cet homme donna des signes d’ivresse ; je l’avais observé ; à peine avait-il bu, et il était parfaitement maître de lui-même. Je commis facilement ses projets, et je résolus