Page:Tanner - James, Memoires de John Tanner, vol 1, 1830.djvu/65

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entre eux, tandis que l’Indien devenu pour moi un objet de terreur marchait en arrière. Je les retardais dans leur retraite, et je crus voir qu’ils craignaient d’être atteints ; plusieurs d’entre eux veillaient à quelque distance de nous.

Il y avait près d’un mille de la maison de mon père à l’endroit où ils me firent entrer dans un canot d’écorces d’hickory (3), caché parmi les broussailles au bord de la rivière. Ils y sautèrent tous sept, traversèrent sur-le-champ l’Ohio et vinrent débarquer sur la rive gauche du Big-Miami, près de son embouchure. Là, le canot fut abandonné, et les pagaies plantées de manière à pouvoir être aperçues de la rivière. A peu de distance dans les bois, ils avaient caché des couvertures et des provisions ; ils m’offrirent un peu de venaison boucanée et de la graisse d’ours, mais je ne pouvais manger. On découvrait très distinctement la maison de mon père ; ils se mirent à la regarder et tournèrent les yeux sur moi en riant : je n’ai jamais su ce qu’ils disaient.