Page:Tanner - James, Memoires de John Tanner, vol 1, 1830.djvu/66

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Leur repas terminé, ils commencèrent à remonter le Miami en me traînant comme auparavant, et ils m’ôtèrent mes souliers qui leur semblaient gêner la rapidité de ma marche. Quoique me voyant étroitement surveillé, je n’avais pas perdu tout espoir de m’enfuir ; pendant qu’ils m’entraînaient, je cherchais, à leur insu, à remarquer des objets qui pussent me servir d’indices dans mon retour ; j’appuyais aussi sur les longues herbes et sur la terre molle pour y laisser l’empreinte de mes pas. C’était pendant leur sommeil que j’espérais m’échapper. A la nuit tombante, le vieillard et le jeune homme me serrèrent entre eux si étroitement, que la même couverture nous enveloppait tous trois. Ma fatigue était telle que je m’endormis sur-le-champ, et le lendemain, quand je me réveillai au lever du soleil, déjà les Indiens étaient debout et prêts à reprendre leur marche. Nous cheminâmes ainsi pendant près de quatre jours, les Indiens me donnant à peine à manger, et moi espérant toujours de m’enfuir ; mais chaque